Audinot.                                    33
qui fut retouchée plus tard par Quêtant et représentée avec suc­cès à la Comédie-Italienne.
(Memoires secrets, IV, 252 ; XIX, 49, 9S ; VI, 6, II, 63,
• 76,148 ; XXIV, 268 ; VII, 99 ; VIII, 89, 10s : IX» 3- ,
X, 25 j XI, 98 ; XIII, 314, 3 34 ; XIV, 260 j XV, 284 ;
xxu, 149 ; Xxviii, s, 294 ; xxix, i8,26,38, 42,
47, ji ; XXX, 33, -4. Catalogue ae la bibliothéque dramatique de Af. dt Soleinne, IU. Galerie historique de la troupe de Nicole!, par de Manne ct Ménétrier, 42.)
I
Audinot, directeur de l'Ambigu-Comique (i), s'eft toujours à regret vu dans Ia néceffité de tranfportcr ce fpectacle à la foire Saint-Ovide. Cette foire en effet n'eft profitable aux autres entrepreneurs qu'en ce qu'ils peuvent y donner deux repréfentations, ce qu'on ne pourroit exiger fans inhumanité d'une troupe d'enfans dont la conftitution n'eft ni affez formée, ni affez robufte pour foutenir cette fatigue. M. de Sartine, touché de ces confidérations, avoit bien voulu lui permettre, les premières années de fon établiffement, dc refter au boulevard pendant cette foire. Mais, fur les follicitations les plus pref-fantes de la part des marchands qui crurent fon théâtre propre à y attirer un plus grand concours, Audinot fut obligé d'y camper comme les autres. Les frais immenfes d'édifications, location, tranfport et déplacement, firent plus que jamais fentir à Audinot les défagrémens de fon état. Il fe plaignit; fut écouté. Le magiftrat eut la bonté de lui faire efpérer une réduction confidé-rable fur le quart des pauvres au boulevard, ou du moins un abonnement favorable avec l'affurance de ne jamais le payer à la foire Saint-Ovide.
Dans cette confiance, Audinot a continué de s'y rendre. Il a cru pouvoir cette année conftruire une falle affez commode pour dédommager les fpecta-teurs de celle qu'ils quittoient au boulevard et affez valle pour le dédommager lui-môme d'une partie de fés frais. Entrainé par le goût, par le zèle, l'envie de plaire au public et de contribuer à l'embelliffement d'une foire à laquelle le miniftère femble accorder quelque faveur, il a pallé de beaucoup les bornes qu'il s'étoit preferites pour la dépenfe. Il s'en confoloit par l'idée d'avoir fait une chofe agréable au public, par l'efpérance que quelques années d'une jouiffance paifible le rempliroient de fés avances et le dédommageraient de fés pertes paffées. Mais,' pour prix de fés foins, d'un travail étonnant hdté avec une célérité incroyable, on l'impofe au quart des pauvres. Frappé du coup le plus cruel, il n'a pas dû s'en laiffer abattre. Il a repréfenté à M. Lenoir qu'on n'avoit pu lui furprendre un pareil ordre quc fur-un expofé peu fidèle,
(1) Au dos dc cc document, on lit la date 177$.
.Sp.                                                                                     3